Extérieurement, vous semblez vous porter à merveille. À y regarder de plus près, on sent un peu de déprime.

L'horoscope du 20minutes d'aujourd'hui. En ce cinquième jour de partiel. Il ne reste plus que deux partiels. Sur onze.
Il y a deux mois, j'aimais ça, j'aimais toutes ces choses que j'apprenais. C'était épuisant, mais... jouissif. Quelque part, apprendre de nouvelles choses, me retrouver dans un milieu d'élite (puisque c'est bien ça, les conversations futiles de ces gens que j'appelais amis sont... futiles justement, et encore plus celles des lycéens dans le métro), travailler, et progresser, j'aimais ça.
Aujourd'hui, j'ai envie de tout envoyer balancer. Tout ce à quoi je pense, c'est deux semaines de vacances. De thé, de séries américaines, de musées, de repos, deux semaines de rien. Et à un possible éventuel voyage jenesaisoù pendant les vacances d'été. Tout ce qui est entre, si je ne veux pas le quitter parce que je suis trop fière, parce que je ne peux accepter une défaite, tout ça, j'ai envie de l'envoyer voler par la fenêtre. Juste quelques centaines, je dirais même quelques milliers de feuilles bariolés.
Il est trop tard pour reculer, i'm a warrior comme on se le répète entre deux cafés, mais merde, je n'en peux plus d'apprendre, et de recracher. De passer des heures penchée sur une feuille à gratter ; toujours plus, toujours plus vite, toujours mieux. C'est épuisant, et vingt et une heure passées dans un amphi à recracher, oui, recracher tout ce que je sais sur une feuille de papier.
Et le pire, c'est que ce que je recrache ne sert à rien dans la vie. La vraie vie, le vrai monde, les vrais gens. Je ne sais plus ce que c'est. Je suis enfermé dans une tour de papier, je m'enferme, je rajoute des couches, la tour se fortifie, grandit, en oubliant que dehors une bombe nucléaire a exploded. Je me suis emprisonnée, et je ne veux même pas sortir de cette cage de papier.
Je suis exhausted. Je ne sais plus le dire en français.