29/3 _ 18:40

Passer mes mains dans ma nuque, relever mes petits cheveux, et glisser un crayon ou un bracelet dans mes cheveux. C'est dingue comment de simples gestes de la vie quotidienne peuvent devenir si maladifs, si malsains. Les mains tremblantes, comme si j'étais sous médicaments, comme si j'étais sans cesse animée par la peur. Et pourtant le soleil brille haut dans le ciel, les nuages roses fleuris embaument les rues, et j'aime, j'admire, je vénère le printemps. Mais ma tête, elle est malade. C'est comme si rien n'existait, comme si je regardais un film de Scorsese. Il y a trop de lumière, et les nuits sont trop courtes. C'est comme je n'existais pas, comme si je n'étais pas là. Oh, je ris, je travaille, je discute, je claque des mains, je machouille, j'écris, je lis. Tous les jours. Mais ce n'est pas moi, ce n'est qu'un rêve. Je me lève, et je me couche, le reste n'existe pas. C'est un mot, une ligne, un paragraphe, une page, un chapitre. Rien de plus. Ce n'est pas moi qui court après mon bus. Ce n'est pas moi qui ait les mains tachées d'encre. Ce n'est pas moi qui fume une cigarette en écoutant de la pop-folk à ma fenêtre. Ce n'est pas moi qui relève sans cesse mes cheveux sur ma tête. Je n'existe pas, et la peur, l'angoisse n'existe pas. Il n'y a que des faits, qu'une liberté. Je ne suis pas.
Elle m'a dit "vivement l'année prochaine, que ça commence, vraiment". Je ne suis pas sûre d'avoir la force de commencer, de continuer, de finir. Tout est trop long et je suis trop faible. Et je ne crois pas avoir envie de m'effondrer en milieu de parcours. Autant en finir, maintenant.

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20/3 _ 15:41

Ces derniers temps, j'ai l'impression d'être un énorme sac en toile marron. Un truc un peu moche, un peu décrépi - mais solide ! Un énorme sac qu'on essaye de remplir, de remplir, de remplir de mots, de dates, de noms propres, de citations, de méthodologie, et de mots encore de mots. Et à croire que cet énorme sac n'est pas si énorme que ça. Et qu'en plus, il y a un trou au fond. C'est comme les amphores percées de Danaïdes cette histoire.
Sauf que je suis sensée rendre l'eau encore meilleure que lorsqu'elle est rentrée. Ça risque d'être compliqué.

Parce que comme tu l'as dit, faire de la philo, ça revient à découper une feuille de papier consciencieusement en 40 000 morceaux. Et Kant, il fait ça avec les doigts de pieds en plus.

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12/3 _ 22:20

Parfois l'énorme truc qui dort au fond de mon ventre se réveillé, remonte le long de ma gorge en prenant tout l'air et se tapit derrière ma langue. À ce moment là, rien ne sert de fermer les yeux, de se boucher les oreilles ou d'essayer de le chasser avec la fumée. Rien a faire, ce truc reste là, point.
En général j'oublie. J'oublie que je suis toute seule dans ce lycée, que mes amis sont loin, trop loin, de plus en plus avec le temps. En général, j'oublie, et j'arrive à me persuader que tant pis si je passe mes week-end à travailler, et c'est tout, après tout, c'est pour la bonne cause. En général, j'imagine un futur meilleur avant de m'endormir avant la nuit. Mais je sais que ma vie est déjà en train de s'effilocher entre mes doigts, de partir en fumée.
À croire qu'on ne peut pas tout avoir. Et si encore j'y arrivais bien, très bien. Mais ce n'est que effort, encre sur les doigts, et lettres dactylographiés pour quelque chose de pas trop mal.
 
Je suis fatiguée, et ça ne s'arrange pas.


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7/3 _ 13:32

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05 mars 2010, Bercy, 21 heures ; 30 SecondsTo Mars.

Il y a des choses qui ne peuvent même pas se dire. Sourires, chance, main droite, sourires, sourires, rires, yeux plein d'étoiles, sourires. Sourires à m'en péter la machoire.

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