Passer mes mains dans ma nuque, relever mes petits cheveux, et glisser un crayon ou un bracelet dans mes cheveux. C'est dingue comment de simples gestes de la vie quotidienne peuvent devenir si maladifs, si malsains. Les mains tremblantes, comme si j'étais sous médicaments, comme si j'étais sans cesse animée par la peur. Et pourtant le soleil brille haut dans le ciel, les nuages roses fleuris embaument les rues, et j'aime, j'admire, je vénère le printemps. Mais ma tête, elle est malade. C'est comme si rien n'existait, comme si je regardais un film de Scorsese. Il y a trop de lumière, et les nuits sont trop courtes. C'est comme je n'existais pas, comme si je n'étais pas là. Oh, je ris, je travaille, je discute, je claque des mains, je machouille, j'écris, je lis. Tous les jours. Mais ce n'est pas moi, ce n'est qu'un rêve. Je me lève, et je me couche, le reste n'existe pas. C'est un mot, une ligne, un paragraphe, une page, un chapitre. Rien de plus. Ce n'est pas moi qui court après mon bus. Ce n'est pas moi qui ait les mains tachées d'encre. Ce n'est pas moi qui fume une cigarette en écoutant de la pop-folk à ma fenêtre. Ce n'est pas moi qui relève sans cesse mes cheveux sur ma tête. Je n'existe pas, et la peur, l'angoisse n'existe pas. Il n'y a que des faits, qu'une liberté. Je ne suis pas.
Elle m'a dit "vivement l'année prochaine, que ça commence, vraiment". Je ne suis pas sûre d'avoir la force de commencer, de continuer, de finir. Tout est trop long et je suis trop faible. Et je ne crois pas avoir envie de m'effondrer en milieu de parcours. Autant en finir, maintenant.
Elle m'a dit "vivement l'année prochaine, que ça commence, vraiment". Je ne suis pas sûre d'avoir la force de commencer, de continuer, de finir. Tout est trop long et je suis trop faible. Et je ne crois pas avoir envie de m'effondrer en milieu de parcours. Autant en finir, maintenant.