27/6 _ 18:05

Post-it (en ce samedi gay auquel je n'assiste pas) :
-faire des pancakes.
-faire des macarons.
-arrêter de boire autant de café/de fumer autant.
-bidouiller mes fringues.
-lire Le Petit Prince, la Petite Fadette, Kean, etc.
-finir le Rouge et le Noir.
-me faire plein d'atebas.
-refaire ma couleur.
-me vernir les ongles.
-ranger mes cours.
-acheter le billet de train pour chez Léa.
-revoir enfin toute la clique qui me manque tant...

T'as vu, c'est tellement pathétique. J'attends les vacances, les vraies avec une telle impatience. Je meurs de me savoir lézardant sur l'herbe, au soleil, un bouquin, & une clope dans les mains. J'ai hâte de ranger au fond d'un carton toutes ces fiches bariolées de noir, rouge, vert & bleu. J'ai hâte de sortir de ce lycée gris & inconnu, de sourire bêtement sur les quais, & de dire enfin au monde entier, que je suis en vacances, que tout ce merdier c'est fini.
Je veux juste que ces angoisses, cette fatigue, ces heures passés le nez plongé dans mes classeurs se finissent.
T'as vu, c'est tellement pathétique d'être la seule à se mordre les doigts devant une salle d'examens, de ne pas aller à la fête de la saint jean, de la musique, à la gay pride juste parce que sinon, en plus de l'angoisse plus forte qui me mange la tête, c'est la culpabilité qui s'y met aussi.
(alors j'écoute de la musique (du bruit?) trop fort pour les chasser, ces monstres infâmes.

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23/6 _ 13:00

Coucou toi, j'espère que ça va, là-haut. Ou que tu sois d'ailleurs, dans un monde parallèle ou juste sous la terre. Depuis trois ans, jours pour jours. Le temps passe si vite.
Je ne pense plus beaucoup à toi, du moins pas comme en avant, avec les joues mouillées. De temps en temps, tu reviens, et je souris en fait maintenant en pensant à toi et à Marie. En fait, je continue de t'en vouloir un peu (mais juste un peu!), parce que t'as raté la naissance de ton petit fils (Heliz, c'est pas trop moche comme nom pour un garçon?) et que à cause de toi ton fils est quelque part sur le globe à se morfondre, à tenter de survivre ou à tenter de mourir dans la fumée âpre de la drogue. En plus ma maman ne s'est jamais vraiment remis de ta mort. Tu ne seras pas là avec toute la famille, en Bretagne cet été. Tu sais, ils parlent encore de toi, oh, avec une douleur dans la voix, mais on parle encore de toi avec le sourire quand même. On a regardé des vieilles photos, et j'ai ris parce que ton costume blanc patte d'ef pour ton mariage était juste ignoble. Mais tu sais, j'ai récupéré la robe que ta mère avait mis ce jour là, et j'ai comme le sentiment d'être encore un peu avec toi. Toi qui était si peu présent d'ailleurs, mais je savais que tu étais là. Je n'oublie pas la peur de ma vie, quand tu m'as fait monté sur la moto, et que je m'accrochais de peur à toi. Ce souvenir me fait sourire, et j'ai envie de sourire quand je pense à toi (et pas de penser que tu as lachement fui la vie, tandis que Marie se battait pour l'avoir elle.)
J'aurais aimé que tu sois là, pour ma maman, pour tes enfants, pour ta mère, et un peu pour moi aussi. Que tu sois fier de moi, d'avoir une nièce aussi jolie (tu me trouvais toujours jolie). J'aurais aimé que tu fasses encore plein de blagues, que tu me chatouille encore. Et que tu ris quand je te raconterais ma vie, mes concerts, mes amis, que tu t'iteresses vraiment à moi.
Ça fait un tonton rigolo de moins. Mais je pense toujours à toi, je ne t'oublie pas. Je ne t'oublierais jamais, et je continurais de t'aimer toute ma vie. Et j'espère que tu es quand même fier de moi, où que tu sois.

Oh et transmets aussi mon souvenir à Marie. La culpabilité est encore là, et puis aussi le dégout. Le dégout de savoir qu'elle est partie trop tôt, et que la mort est plus forte que la vie, même quand on se bat. Je ne l'oublie pas elle non plus, même si je pense qu'elle m'a déjà oublié. Dis lui que je viendrais quand même sur sa tombe après le bac, juste pour le souvenir. Pour son souvenir à elle, et le tien aussi puisqu'on a jeté tes cendres dans la mer. (Ça a du faire une jolie ballade)


Évidemment, j'ai envie de pleurer quand je pense à vous, mais les larmes ne coulent pas, et j'ai un petit sourire sur les lèvres. J'en ai bavé à cause de vous, ou plutôt à cause de moi qui ne voulait pas accepter que la mort était si proche. Je vous remercie quand même d'avoir fait partie de ma vie.


Je t'aime Tonton. Et plein de bisous à Marie.



PS ; Embrasse Grande Anne, Brigitte, Pascale, Papé, Alain pour moi et ma famille. Et par pitié, essaye de tout faire pour que Kakine reste ici, avec nous. Ainsi que Mémé. On n'a pas besoin de plus de mort, ici bas.


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Je mets une photo d'eux, parce que je suis sûre que tu te serais moqué de moi, et que tu me taquinerais avec ça. Et aussi, parce que je suis sûre que Marie aurait aimé. Et puis aussi parce que c'est grâce à eux que je ne t'ai pas rejoint vite fait. Et aussi, parce que c'est l'anniversaire de Samantha aujourd'hui, et que c'était le lien entre nous deux.
 

18/6 _ 16:47

J'ai mal au dos; le bonheur fout trop de coups de poings. Il se paye cher.
Mais qu'est-ce que je donnerais pour voir des dieux, pour tendre la main vers des rêves, pour écouter des légendes ? J'ai donné mon dos, mon cou, ma voix, mes oreilles, & même un peu de ma vie.
Tremblotante contre le mur, je suis devenue aveugle. Le coeur au bord des lèvres, j'ai pensé qu'ils pourraient le relever, que leurs musiques me tuaient & me sauvaient à la fois. Cramponné à ma bouteille d'eau, j'ai souri en les voyant. J'ai souri en pensant que je devenais sourde de bonheur. L'adrénaline courait dans mes veines, le sourire était accroché tout seul sur mes lèvres, & j'attend la prochaine fois pour ce bonheur hurlant, suant, chantant, enivrant. & si beau, si beau...

C'est simpte; hier soir j'ai vu des dieux. & seul la douleur & la fatigue me rappelle que c'était vraiment réel.

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15/6 _ 0:21

La fin d'une année. Ou peut-être que je devrais écrire ce texte le 30juin à midi, quand le bac sera passé, quand je serais définitivement en vacances. Ou encore le 10juillet, quand j'aurais les résultats.

J'avoue que je ne sais pas.

Samedi, neuf heures trente. Les sacs remplis de gateaux, de boissons sucrés. Les dernières heures de cours de français pour nous avant le bac, et les dernières heures de cours pour elle. "C'est sûrement la dernière fois que je vous le dis; asseyez-vous." On a noté deux trois trucs sur nos feuilles, et puis l'heure des cadeaux. Son sourire, sa main sur son coeur, et ses larmes si discrètes derrière son mascara.
"J'ai passé une superbe année. Et puis, j'étais contente de venir vous faire cour. Vraiment." "J'espère que vous aurez votre bac, et puis faîtes des... Non, peut importe que vous fassiez des études brillantes par la suite, le plus important, c'est que vous soyez heureux, que vous soyez bien dans votre vie professionelle, et dans le reste aussi d'ailleurs. Vous savez j'étais vraiment bien derrière mon bureau à vous faire cours. On oublie les soucis, et le seul plaisir, c'est d'apprendre aux autres, de leur faire découvrir des choses."
Et maintenant, vous allez faire quoi ?
La cloche a sonné, pour la dernière fois avant deux mois. On a transporté les gateaux, boissons sur l'herbe. "Je vous fais à tous une bise mental" Et elle est partie. Pour toujours je présume.
Merci Mme B pour cette merveilleuse année. Pour toutes ces choses que je sais maintenant. Pour votre amour pour la littérature que vous nous avez transmis, que vous m'avez encore plus donné. Merci.

J'ai fumé en plein milieu de la cour, et je suis partie. Sous le soleil et la chaleur. Et une heure et demie plus tard, je les retrouvais tous. Sourires. Rires. Je ne sais plus transcrire tous ces moments que je passe avec eux, mais qui sont tellement fondamental dans ma vie. J'ai revu des personnes que je ne pensais jamais revoir, et je me suis cru un an plus tôt, quand les sorties à plus de dix étaiten habituelles, et ô combien! necessaires.

Coup de soleil. Sourire en boite. Musique. Gateaux au gout d'au revoir.


Peut-être, sûrement que c'était l'une des meilleur année scolaire de ma vie. On n'oubliera jamais la troisième qui a été si parfaite, si bien arrangée, si harmonieuse. Mais pour la première fois, j'ai passé des très beaux moments avec des inconnus, qui le resteront sans doute.
Une dernière année, et ce sera tout.

Encore une fois, les choses changent, et je ne suis pas sûre d'aimer ça. Il ne reste qu'une constante depuis des années, qui n'évolue pas, mais c'est tellement honteux de s'accrocher à ça.

Merci.

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9/6 _ 18:16

Quand ça va pas, et que je sais pourquoi ça va pas, je sais quoi faire.
Je mets mon sweet Nevada Tan tout doux, je m'attache les cheveux, et j'enlève tous mes bijoux. Après, je vais chercher le chocolat, les gateaux, les yaourts, et je me roule en boule sur un fauteuil en regardant soit une série américaine, soit une émission stupide. Et s'il fait froid, je boit un bol de thé ou de café, selon la période. Ou alors, je ferme les volets et les rideaux, je me roule en boule sous ma couette, je mets Janis Joplin très fort, avec un thermos de thé à côté de moi, et je fume une clope.
Ça va pas mieux après, mais j'suis trop lobotomisé pour y penser. Et puis, si, ça va un peu mieux en fait.


Mais quand je sais pas pourquoi ça va pas, ou même quand je sais pas que ça va pas, je suis capable de tourner en rond avec le mal grandissant à l'intérieur de moi. Sans être capable de faire quelque chose.
Le problème, c'est que ça m'arrive 90% du temps.



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