25/6 _ 18:38

Déni. Colère. Marchandage. Depression. Acceptation.


Un an pour faire son deuil. Mais chaque année, à la même date, c'est toujours la même chanson. Et c'est comme si tout cette merde revenait, moins violente chaque fois. On ne s'en sort jamais je crois.
Et peut-être que ce qui me fait le plus de mal, c'est d'être toujours, tous les ans, toute seule contre la mort. Encore une fois; c'est un combat dans la solitude.


Marie et Tonton Patrick, je pense toujours à vous.


16/6 _ 17:45

J-1


J'ai les doigts tachés de verts, de rose, de orange, parce que mes fiches de mes fiches de révisions de philo sont artistiquement colorées.

J'ai trois pochettes, avec les trois matières importantes de ce bac qui trône fièrement entre les pelures de gomme, les bouts de tabac, la cendre étalée, les bouteilles d'eau, les petits cuillères utilisés dans leurs bols, les vêtements, les livres, les papiers froissées, et les stylos.
Une pochette violette, une jaune, et une bleue.

Je met en ego, ma vie, mes nerfs en jeu dans cette partie. "Vous êtes tous embarqués"

Je suis une warrior.

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10/6 _ 21:47

Je ne suis pas souvent fière de moi. Après tout, je n'ai pas tellement de quoi être fière. Pas comme si j'étais une héroïne des temps modernes, ou une intelectuelle surdouée, ou je ne sais quoi.
Mais être acceptée à Paris IV - La Sorbonne, en bi-licence Lettres Modernes Appliqués / LLCE Anglais, c'est la classe. Et j'suis fière, très fière.


(imaginons que je sois acceptée en Lettres Modernes/Science Po ; bi-cursus de prestige avec uniquement trente places, une troisième année à l'étranger. Et de la macroéconomie, je prends quoi ? Dilemme.)

Sur ce je vous embrasse, et je vais dormir. Parler de l'underlying homo-erostism pour son oral de bac, c'est épuisant, vraiment. Aussi épuisant que de sentir la nouvelle vie venir, et chanter dans ses poumons.


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6/6 _ 16:32

J - 11

J'ai fini par me faire le programme de philosophie toute seule. Absolument toute seule.
J'avais déjà tout vu en l'espace de deux semaines pour ce concours général de mes deux qui ne donne des résultats que pour les trois premiers. À peine élitiste cette blague... Et là, en trois jours, j'ai tout fini, refait tout plein de fiches, de cours, parcouru toutes les annales, tous les bouquins, tous les sites internets possible.
C'est une blague d'être en Terminale L, d'avoir 8 heures de philo par semaine, et de devoir se faire le programme toute seule, parce que ma prof est une incapable.

Vive l'éducation nationale, vive ce foutu permis de passage qu'est la bac, qui ne sert à rien.

Le bac tue.

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21/5 _ 23:40

Parlons, vomissons tous ces mots, tous ces souffles coupés, tous ces sommeils inexistants et ces sourires faux, et moches.

J'aimerais pouvoir garder tout ça le plus longtemps possible à l'intérieur, entre mon estomac et mes poumons. Si j'arrive à tout mettre dans une poche, et à le garder secret, ça voudra dire que tout va bien, que ma grand-mère n'est pas encore morte, que je suis pas encore triste.
Si je sors tout ça, si j'expulse tout ça, si ça sort malgré moi, c'est que d'une façon ou d'une autre, je devrais aller voir -une bonne fois pour toute- un psy, et que je serais retombé en dépression.
Parce que c'est ça le gros problème; à 14ans, -des années lumières !- j'étais à tendance suicidaire, je ne dormais pas, je pleurais tous les soirs, je n'envisageais rien, no future, et rien n'avait d'importance, ou presque. Et à almost 18, je suis encore et toujours au bord du gouffre.

Tu vois, y a tellement d'affreux noeuds dans ma gorge, tellement de bulldozers dans ma tête, tellement de graviers dans mon ventre; tellement de bruit, tellement d'agitation, ou d'attente aussi. Tellement rien, et tellement tout.
Quand je repense à cette époque, où j'étais en apnée tout le temps, où le mot fatigue voulait dire tant de choses et si peu à la fois, où le moindre objet pouvait être l'arme du crime, j'aimerais ne jamais retomber là-dedans -aussi facile que ça puisse être de se laisser tomber. Mais ça remonte comme de grands angoisses, qui partent du ventre, et remontent jusqu'à ma gorge.

Ce matin, je traversais la cour du lycée. Les lunettes de soleil sur le nez, les mains dans les poches, en route vers le cours de philo.
Et bah, tandis que je regardais les sandales des filles, que je les entendais, tous, si nombreux, rire, c'est monté. Comme ça, sans rien dire. J'ai plissé les yeux très fort, très fort, et j'ai continué de marcher, de monter les escaliers, de faire la bise.

J'en veux pas. Je veux pas mourrir étouffée par toute la haine, la rancoeur, la colère, la tristesse, le chagrin, le regret.
Et elle n'est pas encore morte.


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(image ; Egon Schiele - ?)

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